1、LE GRIFFONIl tait une fois un roi. O il rgnait et comment il sappelait, je nen sais plus rien. Il navait pas de fils, mais une fille unique. Elle tait toujours malade et aucun docteur ne pouvait la gurir. Quelquun dit au roi quelle retrouverait la sant si elle mangeait des pommes. Le roi fit savoir
2、dans tout le pays que celui qui apporterait sa fille des pommes qui la guriraient la recevrait en mariage et serait fait roi. Parmi ceux qui en entendirent parler se trouvait un paysan qui avait trois fils :- Va sur nos terres, remplis un panier de belles pommes aux joues rouges et porte-les au chte
3、au. Peut-tre la fille du roi en gurira-t-elle ; tu lpouseras et deviendras roi.Le jeune homme fit ce quon lui disait et se mit en route. Au bout de quelque temps, il rencontra un petit homme vtu de gris. Celui-ci lui demanda ce quil portait dans son panier. Uli - cest ainsi que se nommait le jeune h
4、omme - lui rpondit :- Des cuisses de grenouilles !Le petit homme dit alors :- Eh bien ! quelles le soient et quelles le demeurent !Et il sen alla. Finalement, Uli arriva au chteau et se fit annoncer. Il avait des pommes, dit-il, qui guriraient la princesse si elle en mangeait. Le roi se rjouit fort
5、et fit amener le jeune homme aussitt. Mais, oh ! surprise, quand il ouvrit le panier, il tait plein de cuisses de grenouilles et non de pommes. Et les cuisses remuaient encore. Le roi se mit en colre et le fit chasser du chteau. Quand Uli fut de retour la maison, il raconta son pre ce qui lui tait a
6、rriv.Le pre envoya alors son second fils, qui sappelait Samuel. Il lui arriva la mme chose qu Uli. Il rencontra galement le petit homme en gris qui lui demanda ce quil avait dans son panier. Samuel dit : - Des soles de porc.Le petit homme gris dit :- Eh bien ! quelles le soient et le demeurent !Quan
7、d Samuel arriva au chteau et quil eut fait annoncer quil apportait des pommes susceptibles de gurir la princesse, on ne voulut tout dabord pas le laisser entrer. On lui dit quil tait dj venu quelquun qui les avait pris pour des fous. Samuel insista. Il avait vraiment des pommes ; il fallait le laiss
8、er entrer. Mais quand il ouvrit son panier, il tait plein de soles de porc. Le roi se mit tellement en colre quil fit jeter Samuel la porte coups de cravache. Quand le garon fut rentr chez lui, il raconta ce qui lui tait arriv.Le plus jeune, celui quon appelait Jeannot le Bta, sapprocha deux. Il dem
9、anda son pre sil ne pourrait pas lui permettre de porter lui aussi des pommes au roi.- Toi, dit le pre, tu es vraiment lhomme quil faut pour cela ! Si ceux qui sont intelligents ny arrivent pas, que pourrais-tu bien faire !Mais le jeune homme insista.- Pre, jaimerais essayer moi aussi !- Tais-toi do
10、nc, imbcile ! attends dtre devenu plus malin ! rpondit le pre en lui tournant le dos.Jeannot le tira par les basques :- Pre, je voudrais essayer moi aussi !- Eh bien ! si tu veux, vas-y ! Tu finiras bien par revenir. Le garon en sauta de joie.- Cest a, fais le fou ! dit le pre. Tu deviens plus stupi
11、de de jour en jour !Mais Jeannot sen moquait. Rien ne pouvait ternir sa joie.Comme la nuit allait bientt tomber, il dcida dattendre le lendemain. Dabord il ne trouva pas le sommeil. Finalement, il sassoupit et rva de jolies jeunes filles, de chteau dor, dargent et de bien dautres choses encore. Ds l
12、aube, il se mit en route et avant peu rencontra le petit homme morose dans son habit gris qui lui demanda ce quil portait dans son panier. Jeannot lui rpondit que ctait des pommes qui devaient redonner la sant la fille du roi.- Eh bien ! dit le petit homme, quelles le soient et le demeurent !Au chte
13、au, on ne voulut pas le laisser entrer. On lui dit quil en tait dj venu deux autres qui prtendaient apporter des pommes. Le premier avait des cuisses de grenouilles, le second des soies de porc. Jeannot affirma solennellement quil apportait bien des pommes et pas des cuisses de grenouilles, les plus
14、 belles pommes du royaume. Comme il semblait sincre le portier finit par se dire . Celui-l ne ment pas ! Et il le laissa entrer. Il avait eut raison. Quand Jeannot ouvrit son panier devant le roi, il tait plein de pommes jaune dor. Le roi tait trs content. Il fit aussitt porter des pommes sa fille e
15、t attendit avec impatience de savoir ce qui en rsulterait. Bientt quelquun vint lui donner des nouvelles. Et qui tait-ce, votre avis ? La fille du roi elle mme ! peine avait-elle got aux pommes quelle avait bondi hors de son lit, gurie ! Combien fut grande la joie du roi, on ne peut le dcrire.Cepend
16、ant, le roi ne voulait pas encore donner tout de suite sa fille en mariage Jeannot. Il lui demanda de construire dabord une nacelle qui navigut sur terre encore mieux que sur leau. Jeannot ny trouva rien redire. Il rentra la maison et raconta aux siens ce qui stait pass. Le pre envoya Uli au bois po
17、ur quil y construisit la nacelle demande. Tout en sifflotant une chanson, le garon y mit beaucoup de zle. Vers midi, quand le soleil fut au plus haut, le petit homme en gris arriva et lui demanda ce quil faisait l. Uli lui rpondit :- Des ustensiles en bois !Le petit homme dit :- Eh bien ! quil en so
18、it ainsi et que cela le reste !Le soir, Uli pensa quil avait construit une nacelle. Mais quand il voulut sy asseoir, elle vola en clats et des ustensiles en bois se rpandirent partout.Le lendemain, ce fut au tour de Samuel daller la fort. Il ne lui arriva rien dautre qu Uli. Le troisime jour, Jeanno
19、t le Bta sy rendit son tour. Il travailla darrache-pied. La fort rsonnait tout entire des coups quil assenait. En mme temps, il chantait et sifflait joyeusement. Quand arriva midi, le petit homme apparut de nouveau et lui demanda ce quil faisait :- Une nacelle qui aille encore mieux sur terre que su
20、r leau, rpondit Jeannot.Et il expliqua que quand il aurait russi la construire, il obtiendrait la fille du roi pour pouse.- Eh bien ! dit le petit homme, quil en soit ainsi et que cela le reste !Le soir, quand le soleil se coucha, brillant comme de lor pur, Jeannot avait achev de construire sa nacel
21、le et tous les accessoires ncessaires. Il y prit place et rama en direction du chteau royal. La nacelle filait comme le vent. Le roi le vit arriver de loin, mais il naccepta pas encore de lui donner sa fille. Il lui demanda de garder auparavant un troupeau de cent livres du matin jusquau soir. Sil s
22、en chappait un seul, il npouserait pas sa fille. Jeannot, l encore, se dclara daccord. Ds le lendemain, il partit par les prs avec son troupeau, en prenant bien garde quaucun livre ne schappt. Bientt arriva une servante du chteau qui le pria de vite lui en donner un. On attendait un invit de marque.
23、 Mais Jeannot comprenait fort bien o lon voulait en venir. Il rpondit quil ne donnerait pas de livre. Le roi navait qu attendre le lendemain pour offrir un civet son hte. Mais la servante nen dmordait pas. Jeannot lui dit alors quil ne donnerait un livre que si le roi venait en personne le lui deman
24、der. La servante fit part de cette rponse au chteau. La fille du roi vint alors elle-mme. Entre-temps, Jeannot avait rencontr le petit homme qui lui avait demand ce quil faisait l. Il lui fallait garder cent livres, lui avait-il rpondu, et veiller ce quaucun ne senfuit. Sil russissait, il pouserait
25、la princesse et deviendrait roi.- Bien, avait dit le petit homme voici un sifflet. Si lun des livres se sauve, tu nauras qu souffler dedans et il reviendra.Quand la fille du roi arriva, Jeannot dposa un livre dans son tablier. Mais peine eut-elle parcouru une centaine de mtres quil porta son sifflet
26、 ses lvres et - pas vu, pas pris ! - le livre sautait du tablier et rejoignait le troupeau. Quand vint le soir, Jeannot siffla une dernire fois, sassura quil ne manquait aucun livre et ramena son troupeau au chteau. Le roi smerveilla de ce que Jeannot et pu garder cent livres sans en perdre un seul.
27、 Mais il ne voulut toujours pas lui donner sa fille. Il exigea de Jeannot quil lui apportt une plume de la queue du Griffon.Jeannot se mit aussitt en route et il marchait grands pas. Au soir, il arriva devant un chteau et il demanda lhospitalit pour la nuit, car cette poque, il nexistait pas encore
28、dhtels. Le seigneur du chteau accepta avec joie et lui demanda o il allait. Jeannot rpondit :- Chez le Griffon.- Chez le Griffon ? rpta le seigneur. On dit quil sait tout. Jai perdu la cl de mon coffre-fort ; aurais-tu lamabilit de demander au Griffon o elle se trouve ?- Bien sr ! rpondit Jeannot. J
29、e le ferai.Le lendemain matin, trs tt, il reprit son chemin et, le soir, il arrivait un autre chteau o il passa la nuit. Quand on apprit quil tait la recherche du Griffon, on lui dit que la fille de la maison tait fort malade ; on avait dj tout tent, mais rien ny faisait. Accepterait-il de demander
30、au Griffon ce qui rendrait la sant la jeune fille ? Jeannot rpondit quil le ferait avec plaisir et poursuivit sa route. Il arriva au bord dune large rivire. Au lieu dun bac pour la traverser, il vit un homme trs grand qui portait les gens de lautre ct. Lhomme lui demanda o il allait :- Chez le Griff
31、on, rpondit-il.- Eh bien quand vous serez auprs de lui, dit lhomme, demandez-lui donc pourquoi il me faut porter les gens de lautre ct de leau.Jeannot rpondit :- Par Dieu, oui ! Je le lui demanderai.Lhomme le prit sur ses paules et le porta sur lautre rive. Finalement Jeannot arriva la maison du Gri
32、ffon. Mais seule sa femme y tait. Le Griffon tait sorti. Sa femme demanda Jeannot ce quil voulait. Et Jeannot lui raconta tout : quil devait ramener une plume de la queue du Griffon ; quil devait lui demander o se trouvait la cl du coffre du chteau ; quil voulait savoir ce qui rendrait la sant la fi
33、lle du seigneur du second chteau et pourquoi lhomme devait porter les gens de lautre ct de la rivire. La femme dit alors :- Mais, mon bon ami, aucun chrtien ne peut parler avec le Griffon ! Il les mange tous. Cependant, si vous voulez, vous pouvez vous coucher sous son lit. Et pendant la nuit, quand
34、 il dormira bien fort, vous tendrez la main vers lui et vous lui arracherez une plume. Pour le reste, je le lui demanderai moi-mme.Jeannot trouva tout cela fort bien et il sallongea sous le lit. Le soir, le Griffon rentra la maison. Ds quil eut pntr dans la chambre, il dit :- Femme, a sent le chrtie
35、n !- Oui, rpondit-elle, il en est venu un aujourdhui, mais il est reparti.Le Griffon se tut. Au milieu de la nuit, alors quil ronflait comme un sonneur, Jeannot avana la main vers le lit et lui arracha une plume de sa queue. Loiseau se rveilla en sursaut et dit :- Femme, a sent le chrtien ! et jai c
36、omme limpression quil y en a un qui a plum ma queue.Sa femme rpondit :- Tu as certainement rv. Je tai dj dit quil en est venu un aujourdhui, mais quil est reparti. Il ma racont toutes sortes de choses. Il parat quau chteau on aurait perdu la cl dun coffre et quon narrive pas la retrouver.- Quels fou
37、s ! dit le Griffon. La cl se trouve au bcher, derrire la porte, sous une pile de bois.- Il a dit aussi que dans un second chteau il y a une jeune fille bien malade, que personne ne sait comment gurir.- Quels fous ! dit le Griffon. Sous lescalier de la cave, un crapaud a bti son nid avec les cheveux
38、de la jeune fille. Si elle les rcupre, elle retrouvera la sant.- Ensuite, il a dit quil y a un homme au bord de leau qui doit porter les gens sur lautre rive.- Quel fou ! dit le Griffon. Sil en laissait tomber un seul au beau milieu de leau, il nen aurait plus jamais porter dautre.Tt le matin, le Gr
39、iffon se leva et partit. Jeannot sortit de sous le lit, tenant la jolie plume. Il avait entendu ce que le Griffon avait dit de la cl, de la princesse et de lhomme. Pour quil noublie rien, la femme du Griffon lui rpta tout ce quavait dit son mari. Alors il prit le chemin du retour. Il arriva dabord a
40、uprs de lhomme du bord de leau. Celui-ci lui demanda tout de suite quelle avait t la rponse du Griffon. Jeannot lui dit de le transporter dabord : il le lui dirait une fois de lautre ct. Lhomme le porta et Jeannot lui rapporta que sil laissait tomber un seul de ses passagers au milieu de leau, il na
41、urait plus jamais en transporter. Le passeur se rjouit fort et offrit Jeannot, en manire de remerciement, de lui faire effectuer un aller et retour. Jeannot refusa, disant quil ne voulait pas lui causer cette fatigue, quil tait bien content comme a. Et il sen alla. Il arriva au chteau o la fille du
42、roi tait malade. Il la prit sur ses paules (elle ne pouvait pas marcher), la porta au bas de lescalier de la cave et retira le nid du crapaud de sous la dernire marche. Il le mit dans la main de la princesse. Elle sauta de ses paules et remonta lescalier devant lui. Elle tait gurie. Son pre et sa mr
43、e en furent trs heureux. Ils firent cadeau Jeannot dor et dargent et lui donnrent tout ce quil dsirait. Quand le garon arriva au premier chteau, il se rendit tout droit au bcher, trouva la cl derrire la porte, sous la pile de bois et lapporta au seigneur. Celui-ci en fut bien content. En rcompense,
44、il lui donna une grande partie de largent qui tait dans le coffre et, par-dessus le march, des vaches, des moutons, des chvres et toutes sortes dautres choses.Quand Jeannot arriva chez le roi avec lor, largent, les vaches, les moutons et les chvres, celui-ci lui demanda do il tenait tout a. Jeannot
45、lui rpondit que le Griffon donnait quiconque ce que quiconque dsirait. Le roi se dit quil pourrait bien en profiter lui aussi et il se mit en route pour aller chez loiseau. Quand il arriva au bord de leau, personne ne sy tait encore prsent depuis le passage de Jeannot. Le porteur le laissa tomber au beau milieu et sen alla. Le roi se noya. Quant Jeannot, il pousa la princesse et devint roi
Copyright © 2018-2021 Wenke99.com All rights reserved
工信部备案号:浙ICP备20026746号-2
公安局备案号:浙公网安备33038302330469号
本站为C2C交文档易平台,即用户上传的文档直接卖给下载用户,本站只是网络服务中间平台,所有原创文档下载所得归上传人所有,若您发现上传作品侵犯了您的权利,请立刻联系网站客服并提供证据,平台将在3个工作日内予以改正。