1、1LAprs-Midi dun Faunele FavneCes nymphes, je les veux perptuer.Ces nymphes, je les veux perptuer. Si clair,Leur incarnat lger quil voltige dans lairAssoupi de sommeils touffus.Assoupi de sommeils touffus. Aimai-je un rve ?Mon doute, amas de nuit ancienne, sachveEn maint rameau subtil, qui, demeur le
2、s vraisBois mmes, prouve, hlas ! que bien seul je moffraisPour triomphe la faute idale de roses RflchissonsRflchissons ou si les femmes dont tu glosesFigurent un souhait de tes sens fabuleux !Faune, lillusion schappe des yeux bleusEt froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste :Mais lautre
3、, tout soupirs, dis-tu quelle contraste Comme brise du jour chaude dans ta toison ?Que non ! par limmobile et lasse pamoisonSuffoquant de chaleurs le matin frais sil lutte,Ne murmure point deau que ne verse ma flteAu bosquet arros daccords ; et le seul ventHors des deux tuyaux prompt sexhaler avantQ
4、uil disperse le son dans une pluie aride,Cest, lhorizon pas remu dune rideLe visible et serein souffle artificielDe linspiration, qui regagne le ciel. bords siciliens dun calme marcageQu lenvi des soleils ma vanit saccage,Tacites sous les fleurs dtincelles, contez Que je coupais ici les creux roseau
5、x dompts Par le talent ; quand, sur lor glauque de lointaines Verdures ddiant leur vigne des fontaines, Ondoie une blancheur animale au repos : Et quau prlude lent o naissent les pipeaux, Ce vol de cygnes, non ! de naades se sauve Ou plonge Ou plonge Inerte, tout brle dans lheure fauveSans marquer p
6、ar quel art ensemble dtala 2Trop dhymen souhait de qui cherche le la :Alors mveillerai-je la ferveur premire,Droit et seul sous un flot antique de lumireLys ! et lun de vous tous pour lingnuit.Autre que ce doux rien par leur lvre bruit,Le baiser, qui tout bas des perfides assure,Mon sein, vierge de
7、preuve, atteste une morsureMystrieuse, due quelque auguste dent ;Mais, bast ! arcane tel lut pour confidentLe jonc vaste et jumeau dont sous lazur on joue :Qui, dtournant soi le trouble de la joueRve, dans un solo long, que nous amusionsLa beaut dalentour par des confusionsFausses entre elle-mme et
8、notre chant crdule ;Et de faire aussi haut que lamour se modulevanouir du songe ordinaire de dosOu de flanc pur suivis avec mes regards clos,Une sonore, vaine et monotone ligne.Tche donc, instrument des fuites, maligneSyrinx de refleurir aux lacs o tu mattends !Moi, de ma rumeur fier, je vais parler
9、 longtemps Des desses ; et par didoltres peintures, leur ombre enlever encore des ceintures :Ainsi, quand des raisins jai suc la clart,Pour bannir un regret par ma feinte cart,Rieur, jlve au ciel dt la grappe videEt, soufflant dans ses peaux lumineuses, avideDivresse, jusquau soir je regarde au trav
10、ers. Nymphes, regonflons des souvenir divers. Mon il, trouant les joncs, dardait chaque encolure Immortelle, qui noie en londe sa brlure Avec un cri de rage au ciel de la fort ; Et le splendide bain de cheveux disparat Dans les clarts et les frissons, pierreries ! Jaccours ; quand mes pieds sentrejo
11、ignent (meurtries De la langueur gote ce mal dtre deux) Des dormeuses parmi leurs seuls bras hazardeux : Je les ravis, sans les dsenlacer, et vole ce massif, ha par lombrage frivole, De roses tarissant tout parfum au soleil, O notre bat au jour consum soit pareil.3Je tadore, courroux des vierges, dl
12、iceFarouche du sacr fardeau nu qui se glisse Pour fuir ma lvre en feu buvant, comme un clairTressaille ! la frayeur secrte de la chair.Des pieds de linhumaine au cur de la timideQui dlaisse la fois une innocence, humideDe larmes folles ou de moins tristes vapeurs. Mon crime, cest davoir, gai de vain
13、cre ces peurs Tratresses, divis la touffe chevele De baisers que les dieux gardaient si bien mle ; Car, peine jallais cacher un rire ardent Sous les replis heureux dune seule (gardant Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume Se teignt lmoi de sa sur qui sallume, La petite, nave et ne rougis
14、sant pas :) Que de mes bras, dfaits par de vagues trpas, Cette proie, jamais ingrate, se dlivre Sans piti du sanglot dont jtais encore ivre.Tant pis ! vers le bonheur dautres mentranerontPar leur tresse noue aux cornes de mon front :Tu sais, ma passion, que pourpre et dj mre,Chaque grenade clate et
15、dabeilles murmure ;Et notre sang, pris de qui le va saisir,Coule pour tout lessaim ternel du dsir. lheure o ce bois dor et de cendres se teinteUne fte sexalte en la feuille teinte :Etna, cest parmi toi visit de VnusSur ta lave posant ses talons ingnus,Quand tonne un somme triste ou spuise la flamme.
16、Je tiens la reine !Je tiens la reine ! sr chtimentJe tiens la reine ! sur chtiment Non, mais lmeDe paroles vacante et le corps allourdiTard succombent au fier silence de midiSans plus il faut dormir en loubli du blasphme,Sur le sable altr gisant et comme jaimeOuvrir ma bouche lastre efficace des vins !Couple, adieu : je vais voir lombre que tu devins.